Le combat des Cent-Soleils by K.-H. Scheer & Clark Darlton

Auteur:K.-H. Scheer & Clark Darlton [Scheer, K.-H. & Darlton, Clark]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2265025925
Éditeur: FNA 1297
Publié: 1984-01-15T23:00:00+00:00

CHAPITRE VI

Owen DeSoto, contrôleur en chef responsable des stations génératrices du Théodoric, paraissait avoir vingt ans et non quarante-trois. Ses ancêtres terriens avaient émigré sur la planète Siga, un des premiers mondes à appartenir à l’Empire Solaire.

Autrefois, quand la liberté de colonisation avait été accordée pour Siga, biologistes terriens, experts en rayonnement, analystes et de nombreux autres techniciens n’avaient pas deviné que cette planète, en dépit des bons résultats d’analyse, comptait en réalité parmi les mondes interdits.

Pendant quinze ans, tout se passa normalement sur Siga, jusqu’au jour où les pédiatres alertèrent les généticiens. À cette époque il y avait déjà plus de trois millions et demi d’habitants sur la planète coloniale terrienne et son industrie tournait à plein régime.

Pédiatres et généticiens se trouvaient devant une énigme. Au cours des deux derniers mois, huit enfants étaient nés avec une taille de pygmée. Sol III avait alors envoyé là-bas ses meilleurs spécialistes. Ils étaient revenus bredouilles. Les nouvelles qu’ils ramenaient étaient inquiétantes. Sur Siga naissaient de plus en plus d’enfants atteints de nanisme.

Sol III mit Siga en quarantaine.

Pendant trente ans, la planète compta parmi les mondes interdits. Mais la singulière évolution ne pouvait plus être arrêtée. Quatre cinquièmes des nouveau-nés étaient pygméens. Toutes les tentatives pour remédier au mal par des médicaments, hormones et autres moyens biologiques ne furent qu’un échec. Même les Arras, ces Médecins Galactiques, n’avaient pu résoudre l’énigme. Sur la planète isolée, la vie continuait. Sur Siga, celui qui mesurait quatre-vingt-dix centimètres passait pour un géant. Ce n’est qu’à la troisième génération des nains sigans qu’il s’avéra que la mutation qui leur avait imposé cette réduction de taille leur avait accordé, en quelque sorte pour équilibrer ce handicap, un âge supérieur à la moyenne.

Owen DeSoto mesurait vingt et un centimètres. Il s’était habitué depuis longtemps à évoluer au milieu des géants terriens. La nature avait doté les nains sigans d’une fierté exagérée et ils ne connaissaient aucun complexe d’infériorité. La situation d’Owen DeSoto comme contrôleur en chef des stations génératrices du Théodoric ne permettait d’ailleurs aucun complexe.

DeSoto vit Menke Laas, un jeune monteur, s’agenouiller devant le circuit de distribution et vérifier les différentes phases. Le dernier contrôle entre les stations génératrices 1 et 4 avait révélé une perte de puissance minime. D’après les données des instruments de mesure, le défaut ne pouvait se trouver que dans le circuit de distribution.

Ce Laas est fou, pensa DeSoto épouvanté. Il s’apprêtait à crier : « Êtes-vous fou ou las de vivre ? Pourquoi ne coupez-vous pas le courant ? »

Mais il n’en eut pas le temps. Un énorme éclair de court-circuit lui frôla la tête en sifflant et provoqua des dégâts sur le mur derrière lui.

Owen DeSoto vit Menke Laas tituber et tomber par terre. En quelques bonds il l’atteignit. Le petit Sigan s’agenouilla près du monteur évanoui. Il fit la sourde oreille au crépitement et au sifflement du circuit de distribution installé selon des principes arkonides. La moitié gauche du visage de Laas présentait de très graves brûlures. Owen DeSoto se souvint de ses cours de secourisme.

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